Guide de la blockchain

La blockchain est sans aucun doute l'une des plus grandes révolutions technologiques de ces dernières années. Elle a servi de base à l'introduction et l'essor des cryptomonnaies, très controversées il y a encore quelques années. 

Au vu du potentiel désormais évident des actifs numériques et de leur impact dans le secteur des transactions numériques, de plus en plus d'institutions reconnaissent la légitimité de la blockchain. La plupart souhaitent utiliser la technologie de cette dernière dans d'autres secteurs et profiter au mieux des atouts dont elle dispose. Pour mieux comprendre les possibilités qu'offre cette technologie, suivez le petit guide de Bullrun Journal.

Blockchain : les origines

La blockchain est une technologie encore très jeune et ses origines ne remontent qu'à quelques années seulement. Son histoire commence en 2009 lorsqu'une transaction de Bitcoin se déroule entre un informaticien du nom de Hal Finney et un individu, non identifié à ce jour, du nom de Satoshi Nakamoto. À l'époque, la technologie était encore méconnue du public.

 Il faudra patienter un an plus tard avant qu'un programmeur nommé Laszlo Hanycez achète deux pizzas en utilisant le bitcoin comme monnaie d'échange. Il avait dépensé un total de 10 000 de bitcoins, ce qui valait autour de 60 $ à l'époque. Au vu de l'évolution du Bitcoin, aujourd'hui, ce montant s'élèverait à plus de 80 millions de dollars.

Cinq ans plus tard, plus de 100 000 commerçants ont commencé à accepter le Bitcoin dans leurs échanges. Cela a permis de donner une certaine crédibilité à la monnaie et a fortement contribué à son succès. L'année suivante, la société IBM, un leader de la technologie entreprend la mise en place d'une stratégie de blockchain pour ses solutions commerciales axées sur le cloud. Ce pas important a permis de renforcer la légitimité de la blockchain aux yeux de grandes organisations, mais également celle des monnaies virtuelles.

Blockchain : qu'est-ce que c'est ?

Jean-Paul Delahaye décrivait la blockchain comme un « très grand cahier, que tout le monde peut lire librement et gratuitement, sur lequel tout le monde peut écrire, mais qui est impossible à effacer et indestructible ». En d'autres termes, la blockchain se présente comme une technologie de stockage contenant des blocs de données cryptées et qui permet d'effectuer des transactions ou des transferts d'informations de manière sécurisée et sans l'intervention de tiers.

Chacune des opérations effectuées sur cette base de données laisse une trace immuable, ce qui permet d'avoir une chaîne de données horodatée et chronologique. Ainsi, les opérations sont effectuées sur le réseau de la blockchain à n’importe quelle période de temps, sont conservées et peuvent être consultées, mais ne peuvent plus jamais être modifiées.

Les transactions effectuées sur la blockchain sont effectuées à l'aide d'un protocole décentralisé, ce qui les rend plus accessibles à un large public. La transparence du réseau est assurée par certaines entités chargées de vérifier et de valider les diverses opérations effectuées en temps et en heure. Cela induit à l'existence de plusieurs types de blockchain avec des consensus différents.

Blockchain : le consensus « Proof of Work » (PoW)

Sur les blockchains fonctionnant grâce au consensus << Proof of Work>> ou preuve de travail, ce sont des "mineurs" qui se chargent de valider les opérations qui vont compléter la chaîne de blocs de données. Pour ce faire, ils se servent d'ordinateurs puissants pour résoudre des problèmes mathématiques d'une grande complexité. Ils reçoivent des récompenses au fur et à mesure qu'ils réussissent à faire des validations. Le matériel informatique des mineurs doit être très puissant pour leur permettre de valider plusieurs opérations et d'empocher des récompenses plus importantes. Leur rôle est primordial, car ce sont eux qui font l'ajout de blocs sur la chaîne en vérifiant les données qui y pénètrent. Plus ils seront nombreux à le faire, plus le réseau sera sécurisé.

Blockchain : le consensus « Proof of Stake » (PoS)

Dans le protocole Proof of Stake, il ne s'agit plus d'investir dans du matériel informatique de minage et de résoudre des équations mathématiques pour valider des opérations. Les validateurs, que l'on nomme forgeurs, accumulent plutôt une quantité suffisante de tokens appartenant la crypto échangé sur la blockchain. C'est au travers de cette accumulation de jeton qu'ils participent à la validation et à la sécurisation du réseau.

 La quantité de token nécessaire peut varier selon les réseaux, et celle présente chez chaque forgeur détermine son attachement à la sécurité du réseau. C'est pour cela qu'on parle de Proof of stake ou preuve d'enjeux. Ainsi, le forgeur doit disposer d'une quantité de jetons minimale requise sur chaque réseau afin de pouvoir valider de nouveaux blocs et recevoir des récompenses. Un algorithme s'occupe de sélectionner les forgeurs pour chaque nouvelle transaction.

Blockchain : mécanisme et fonctionnement

Pour comprendre le fonctionnement de la blockchain, il faut bien assimiler trois principales notions. Il s'agit entre autres de blocs, de validateurs et de nœuds.

Blocs

Un réseau est composé de plusieurs chaînes de blocs de données correspondant à des opérations. À la création d'un nouveau bloc, un nonce (nombre entier de 32bits) est généré aléatoirement pour lui assurer une signature numérique en le transformant en un code à plusieurs zéro. Le protocole par lequel cela se déroule est appelé hachage. Ainsi, le nonce engendre le hachage du bloc afin qu'il soit stocké. À noter que le hachage est composé de 256 bits.

Validateurs

Les validateurs sont responsables de la création de blocs sur le réseau par minage ou par staking, selon le consensus. Comme dit plus hauts, les mineurs résolvent des problèmes mathématiques complexes pendant que les forgeurs accumulent des jetons.

En considérant le cas des mineurs, il faut savoir que la solution à l'équation qu'ils doivent résoudre est un nonce qui génère un hachage accepté. Sachant qu'ils existent des milliards de combinaisons possibles, on comprend toute la complexité du calcul et la nécessité d'un matériel informatique puissant. Lorsqu'ils parviennent à trouver la bonne combinaison nonce-hach, leur bloc s'ajoute à la chaîne. 

Blockchain : les actifs numériques

Difficile de parler de blockchain sans évoquer les actifs numériques, puis que les deux sont intrinsèquement liés. Les actifs numériques sont à la blockchain ce que les monnaies réelles représentent pour les banques. Notez qu'il existe plusieurs types d'actifs numériques, dont les cryptomonnaies et les NFT.

Les cryptomonnaies

Elles sont les plus importantes et représentent la grande majorité des transactions effectuées via la technologie. Les plus connus sont le Bitcoin, et autres altcoins comme l'Ethereum, le litecoin et le Tether. Ils peuvent être échangés contre des biens ou des services, de diverses natures dans le monde réel comme dans le monde virtuel. La blockchain agit comme un grand livre public où les transactions sont enregistrées et sécurisées grâce à un protocole décentralisé.

Il existe aujourd'hui plus de 6 000 cryptomonnaies différentes pour une capitalisation boursière totale estimé à 1,6 billion de dollars. La technologie de la blockchain permet de réaliser des opérations totalement sécurisées avec les cryptomonnaies. Les risques de falsifications sont presque inexistants, car chaque monnaie dispose d'un numéro propre à chaque portefeuille numérique.

L'absence d'intermédiaire permet de faire des échanges instantanés depuis n'importe quel endroit dans le monde. Les transactions se font sans devises bancaires et sans validation par une quelconque banque. La blockchain élimine toute frontière, et fait des cryptomonnaies une solution de paiement accessible à un large public.

Par ailleurs, il faut savoir que la valeur des cryptomonnaies peut rapidement évoluer. Ces dernières années, ils ont rendu des milliers de spéculateurs millionnaires ou encore milliardaires et ils continuent d'en faire. Depuis quelques années, de nombreuses sociétés investissent dans l'idée d'adopter des cryptomonnaies comme mode de paiement. C'est également le cas de nombreux pays à travers le monde.

Les NFT

Avant d'aborder la question des NFT, il est important d'évoquer la blockchain qui a permis leur essor. Pour ce faire, il faut retourner en 2013 où un développeur nommé Vitalik Buterin proposait dans un livre blanc sur le projet Ethereum. Il s'agissait d'une plateforme basée sur le fonctionnement de la blockchain, mais qui permet aux développeurs de créer des programmes informatiques pouvant communiquer sur le réseau.

Ainsi, la blockchain Ethereum permet aux développeurs de créer toute sorte d'actifs numériques sous forme de jetons. Ces derniers peuvent devenir des bandes audio, des dossiers médicaux, des contrats, des propriétés virtuelles et bien d'autres. C'est à partir de là que sont nés les NFT ou Jetons Non-fongibles. Ceux-ci stockent essentiellement des fichiers numériques. Il peut s'agir de contenus vidéos, de musique ou encore d'art. Ce dernier secteur est d'ailleurs celui qui a le plus subit de bouleversement avec l'avènement des NFT.

Les NFT sont uniques et induplicables, ce qui permet de vérifier et de certifier l’authenticité de chaque actif numérique qu'ils représentent. Ils sont très rapidement devenus une opportunité pour les créateurs de contenus numériques. Ceux-ci ont la possibilité de vendre directement leurs œuvres sans intermédiaire grâce à la technologie de la blockchain et sans avoir à subir de piratage ou de falsification. Ils bénéficient donc entièrement des bénéfices liés à chacune de leurs créations. 

Blockchain : les applications possibles

La blockchain peut être utilisée de diverses manières et dans divers secteurs. La technologie est dotée d'un énorme potentiel qu'il est possible d'adapter à différents secteurs. Que ce soit dans le domaine des médias, les assurances, le partage de données ou encore de la sécurité de l'identité, de nombreuses sociétés travaillent à élargir le rayon d'action de la technologie. 

Ainsi, la blockchain pourrait permettre de mieux suivre les opérations financières dans les entreprises pour permettre de lutter efficacement contre la fraude. Elle pourrait permettre à la médecine d'effectuer des transferts en toute sécurité des dossiers médicaux et résultats d'analyse. Avec le système de NFT, il sera possible d'attester la propriété de droits musicaux ou d'œuvres d'artistes. 

Par ailleurs, notez que divers produits et écosystèmes sont en plein développement dans plusieurs secteurs afin de promouvoir l'évolution de la technologie. D'ici quelques années, il y a de fortes chances que la blockchain devienne incontournable dans presque tous les domaines et en particulier dans ce qui a trait à la finance.

Blockchain : les limites

Bien qu'étant une technologie en tout point révolutionnaire, il faut reconnaître que la blockchain présente certaines limites. La première, c'est l'investissement. S'intéresser à la blockchain vous oblige à vous investir énormément, que ce soit en termes de temps que d'argent. Vous devez apprendre le vocabulaire lié à la technologie avec les centaines de notions utilisées dans le domaine. Il vous faudra également du temps pour la comprendre et maîtriser ses rouages.

Si vous souhaitez devenir mineur, il faudra vous préparer à voir vos factures d'électricité grimper. Le procédé PoW requiert une puissance énergétique colossale et pourrait endommager votre ordinateur s'il n'est pas assez puissant. Quant au PoS, il va falloir dépenser de l'argent pour vous approvisionner en cryptomonnaie.

Par ailleurs, le fait que le protocole de la blockchain soit décentralisé possède un inconvénient. En cas d'erreur lors d'une transaction de cryptomonnaies, vous ne pourrez vous plaindre à personne. Si le propriétaire du portefeuille ayant reçu votre envoi n'a pas la bonne volonté de vous faire un retour, il n'y a rien à faire. Vous êtes à 100 % responsable de chaque transaction et vous n'avez pas droit à l'erreur.

Outre cela, il faut noter que de nombreuses formes d'arnaques existent dans le domaine. Les pirates informatiques sont toujours à l'affût et les fausses offres alléchantes ne manquent pas. Vous avez également le problème des scamcoins qui sont des monnaies créées uniquement dans le but d'arnaquer. Il est important de rester vigilant bien que le réseau soit sécurisé.

On pourrait également évoquer le problème de la conservation de votre portefeuille. De nombreux utilisateurs perdent pour diverses raisons leurs wallets et la plupart ne les retrouvent jamais. Le choix de votre portefeuille crypto est donc un paramètre important qui pourrait vous coûter cher si vous le négligez.

Que retenir ?

En conclusion, retenez que la blockchain est une technologie révolutionnaire permettant d'effectuer des transactions d'actifs numériques suivant un protocole décentralisé et sécurisé. Ses origines remontent à 2009 et elle a, en quelques années seulement, engendré l'explosion des cryptomonnaies et des NFT. Le développement de la technologie de la blockchain pourrait avoir des impacts considérables dans tous les secteurs du numérique. Elle pourrait révolutionner votre façon de consommer des contenus audio, vidéo et même artistiques. Néanmoins, c'est une technologie qui présente encore des limites qui freinent encore ses applications dans certains domaines.